Un an après sa faillite, l’usine de semi-conducteurs BelGaN, à Audenarde (Flandre-Orientale), renaît de ses cendres. Le site vient d’être repris par Thema Foundries, une société de droit belge fondée par deux holdings basés à Singapour et à Chypre. L’entreprise prévoit d’y investir plus de 200 millions d’euros afin de transformer l’ancienne fabrique en un centre de référence européen pour les puces photoniques, apprend l’Echo ce jeudi.
Cette technologie émergente repose non plus sur les électrons mais sur les photons – des grains de lumière – pour transporter et traiter l’information. Elle promet des gains considérables en rapidité et en efficacité énergétique.
Sauver et recréer des emplois
Selon l’agence Belga, l’opération pourrait permettre de sauver ou créer jusqu’à 500 emplois. La faillite de BelGaN avait entraîné la perte de près de 440 postes. Certaines infrastructures, notamment la salle blanche de l’usine, pourront être réutilisées, mais la relance nécessitera d’importants investissements en équipements spécialisés ainsi que le recrutement de profils hautement qualifiés.
Une première en Europe
« L’Europe accuse un sérieux retard dans ce domaine, mais cette initiative pourrait lui permettre de combler l’écart », souligne Roel Baets, spécialiste à l’université de Gand et à l’Imec, cité par Belga. Les applications potentielles sont nombreuses : centres de données, soins de santé, capteurs, imagerie 3D, télécommunications…
Si elle se concrétise, l’usine d’Audenarde serait la première unité de production et de services dédiée à la photonique intégrée en Europe. À ce jour, les lignes de fabrication existantes se trouvent essentiellement en Asie et aux États-Unis.
La rédaction
(BORIS HORVAT / AFP)
Un pari ambitieux donc, mais semé d’embûches : au-delà des capitaux, il faudra convaincre que la Belgique peut redevenir un acteur industriel crédible dans un secteur aussi stratégique.
